Málþing um frönsk leikrit
Málþingið Velja, tákna, skilgreina sögusvið á leiksviði verður haldið á Heimasvæði tungumálanna í Veröld föstudaginn 26. apríl kl. 9-16.
Málþingið er haldið á vegum fransks-norræns samstarfshóps um franskar leikbókmenntir og Stofnunar Vigdísar Finnbogadóttur í erlendum tungumálum og fjallar um sögusvið franskra leikrita, tengsl milli texta og leikmyndar, milli leiksviðs og hugarheims, milli frumtexta og þýðingar, frá 16. öld til okkar daga. Fjallað verður um sögusvið í frönskum leikritum sem og í íslenskum þýðingum og aðlögunum franskra leikrita.
Frummælendur verða sem hér segir:
- Marc Vuillermoz, prófessor í frönskum bókmenntum 17. aldar við háskólann Savoie Mont Blanc (Chambéry). Le choix du lieu de l’action dans le théâtre français du XVIIe siècle.
- Sabine Lardon, prófessor í frönskum bókmenntum 16. aldar við háskólann Jean Moulin Lyon 3. Quand le texte dit le lieu. Dire le lieu dans le théâtre de Robert Garnier.
- Sylviane Robardey-Eppstein, dósent í frönskum bókmenntum 19. aldar við háskólann í Uppsölum. Mise en page, mise en scène, mise en bouche : les lieux et leur installation liminaire dans les écritures théâtrales des (pré)romantiques.
- Ásdís R. Magnúsdóttir, prófessor í frönsku máli og bókmenntum við Háskóla Íslands. Le lieu du comique. Les adaptations islandaises des comédies françaises.
- Irma Erlingsdóttir, prófessor í frönskum samtímabókmenntum við Háskóla Íslands. Lieux et non-lieux dans le théâtre d‘avant-garde français dans les mises en scène islandaises.
- Toby Wikström, sérfræðingur í frönskum bókmenntum við Hugvísindastofnun Háskóla Íslands.
- Guðrún Kristinsdóttir, nýdoktor í frönskum bókmenntum við Mála- og menningardeild Háskóla Íslands. Le bord de mer comme lieu de l’action dans le théâtre des XVIe et XVIIe siècles.
Upplýsingar um viðburðinn á frönsku:
PROGRAMME PRÉLIMINAIRE
Journée d’étude
Choisir, désigner, définir les lieux de la fiction théâtrale
Université d’Islande, le 26 avril 2024
La spécificité de l‘expression théâtrale impose une relation particulière entre deux lieux: un lieu concret, la scène, et un autre lieu, imaginaire celui-là, qui sert de cadre à la fiction. Pour opérer une claire distinction entre les deux, les sémiologues du théâtre réservent souvent le terme de lieu à l‘appareil scénique, par opposition à l‘espace dramatique, notion plus abstraite et plus générale dépassant la simple acception topologique et permettant d‘englober le cadre fictionnel de pièces modernes et contemporaines difficilement situables dans un endroit du monde. Mais dans un théâtre de la mimèsis, qui suppose toujours, du moins jusqu‘à la fin du XIXe siècle, une ressemblance plus ou ou moins marquée entre le signe et son référent, la confusion entre les deux instances est fréquente, comme en témoignent les didascalies spatiales et les réflexions formulées par les dramaturges dans les préfaces de leurs pièces.
L‘un des deux grands axes de cette journée d‘étude consistera donc à explorer ce rapport – très changeant au fil des époques - entre lieu scénique et espace dramatique, notamment au moyen du lexique employé par les auteurs et les théoriciens pour désigner l‘ancrage spatial des pièces.
L‘autre axe principal concernera le choix du cadre de la fiction. Où situer l‘action du drame? Cette question se pose différemment, suivant que l‘on crée une oeuvre originale ou que l‘on adapte une pièce étrangère. Surtout, un tel choix résulte d‘enjeux d‘ordres très divers (scénographiques, littéraires, culturels...) que les différentes communications de cette journée d‘étude s‘emploieront à dégager.
Marc Vuillermoz, l'université Savoie Mont Blanc (Chambéry)
Le choix du lieu de l’action dans le théâtre français du XVIIe siècle
A l’inverse de la scène naturaliste, dans laquelle « le milieu détermine les mouvements des personnages » (André Antoine), le théâtre français du XVIIe siècle n’envisage jamais le choix du lieu de la fiction dramatique comme une donnée première dans la gestation de l’œuvre. Elle résulte bien au contraire in fine de la logique de l’action et de la conjonction de traditions scénographiques et d’impératifs esthétiques dictés par la réception du spectateur. La présente communication cherchera donc à dégager (à travers l’étude de préfaces de pièces et de traités savants d’époque), les principaux facteurs conduisant à l’élection du lieu du drame, à une heure où la théorie dramatique peine à distinguer lieu fictif de l’histoire et lieu réel de la représentation.
Sabine Lardon, Université Jean Moulin Lyon 3
Quand le texte dit le lieu. Dire le lieu dans le théâtre de Robert Garnier
Sylviane Robardey-Eppstein, Université d’Uppsala
Mise en page, mise en scène, mise en bouche : les lieux et leur installation liminaire dans les écritures théâtrales des (pré)romantiques
L’étude des paratextes et des seuils textuels dans les pièces produites durant la première moitié du XIXe siècle permet d’ébaucher une typologie de la « mise en place » des lieux dans l’ordonnancement de l’écriture théâtrale (pré)romantique. L’analyse peut s’affiner si l’on remonte à la genèse des œuvres (brouillons et manuscrits) et si l’on tient compte des différents destinataires du texte théâtral. Dès l’entrée en matière, la moindre indication locative oriente les attentes, tisse un réseau de signes et de significations. Avec le recul, se dévoilent des enjeux historiques, esthético-poétiques et théoriques. À partir d’exemples tirés de pièces représentatives (canoniques ou injustement oubliées), il s’agira de mettre au jour divers modes d’installation et de présentation des lieux dans la hiérarchie du texte, d’interroger les relations d’emboîtements, les circonscriptions qui s’y déploient, les stratégies de mise en exergue ou d’effacement qui le régissent. L’on pourra ainsi révéler des idiosyncrasies, des pratiques en commun ou opposées, des influences, des ruptures. Parfois, des penchants « classiques », toujours tenaces ou détournés, signalent les flottements de l’écriture théâtrale en une époque où les auteurs s’affranchissaient peu à peu, et plus ou moins ostensiblement, de la sacro-sainte unité de lieu.
Ásdís R. Magnúsdóttir, Université d’Islande
Le lieu du comique. Les adaptations islandaises des comédies françaises
Dans cette communication, nous nous interrogerons sur le choix du lieu dans les traductions et les mises en scènes des comédies françaises en Islande. L’étude du corpus du théâtre comique français en traduction islandaise depuis le 19e siècle révèle deux tendances opposées : celles qui conservent les lieux français et celles qui les remplacent par des toponymes islandais. Celles qui conservent les lieux français sont plus nombreuses que les comédies qui transposent l‘action dans le milieu islandais. Ces deux approches sont le produit de deux finalités différentes : d’une part les traductions fidèles émanent d’un désir de donner accès à un aspect de la culture française ; d’autre part, les adaptations émanent d’une volonté de monter une comédie indépendamment de son origine. Il en ressort que les adaptations trouvent un public plus large – mais aussi que la structure des pièces et leur ressorts comiques résistent à la réécriture.
Irma Erlingsdóttir, Université d’Islande
Lieux et non-lieux dans le théâtre d‘avant-garde français dans les mises en scène islandaises
Le théâtre de l‘absurde se caractérise par le rejet catégorique du drame bourgeois, ce qui se traduit par l‘abandon du décor réaliste ou par des effets d‘aliénation ayant pour visée de déstabiliser la perception du réel par les spectateurs. Dans cette communication, nous étudierons comment les metteurs en scène islandais de l‘après-guerre ont interprété les lieux et les non-lieux des pièces de l‘avant-garde française. Nous examinerons les scénographies de l‘enfer (Huis clos de Sartre) et du nulle part (En attendant Godot de Beckett); et l‘aliénation des lieux de la vie quotidienne par l‘irruption de personnages mythiques dans un café de gare (Eurydice d‘Anouilh) ou par l‘invasion de l‘absurde dans l‘espace urbain (Rhinocéros d‘Ionesco).
Toby Wikström, Université d’Islande
Guðrún Kristinsdóttir, Université d’Islande
Le bord de mer comme lieu de l’action dans le théâtre des XVIe et XVIIe siècles
Dans cette communication, je vais présenter deux pièces sur la mort de Pompée qui présentent le bord de mer comme le lieu de l’action. Premièrement, nous relèverons les indications du lieu dans la Tragédie nouvelle appelée Pompée (1579) d’un auteur anonyme où les personnages évoluent entre la grève et les navires. Nous observerons, dans cette pièce, la puissance évocatrice de la mer comme espace de transition et d’exil. L’historien Charles Chaulmer traita le même sujet dans son unique pièce, La Mort de Pompée (1638). Cette tragédie présente plusieurs motifs issus de la tragi-comédie et notamment l’usage de la mer comme source d’aventure, concept-clé de la tragi-comédie. Dans les deux cas, le texte commande une scénographie dominée par la présence de la mer, à la fois zone frontière, source de danger et de découverte.